![]() |
Auteur : Charb pour Charlie Hebdo |
Ce qui se passe dans les abattoirs, loin du regard des consommateurs, se trouve propulsé hors de notre conscience et donc de notre morale : le déni fait loi. Plusieurs séismes sont pourtant venus ébranler la conscience des consommateurs de chair animale en 2015 et 2016, suite aux diffusions d'images par l'association L214 (vidéos prises en caméra cachée dans les abattoirs Français : abattoir de Mauléon-Licharre dans les Pyrénées-Atlantiques, abattoir du Vigan dans le Gard, abattoir d'Alès dans le Gard ). Difficile de savoir comment se positionner après la vision de telles images (à l'instar du film Terriens de Shaun Monson), mais qui reflètent la réalité de notre société de consommation : l'animal est devenu un moyen de production, son corps une denrée alimentaire en devenir moyennant abattage et transformation(s). Le constat est simple : la considération envers les animaux passe après toutes les autres (argent, rentabilité, tradition culinaire, ...). Face à cette réalité, il est légitime de se poser des questions : est-ce moral de faire souffrir les animaux ? Est-ce moral de les manger ? Où sont les limites ? Les réformistes et les abolitionnistes tentent d'y répondre et aboutissent à des positions très différentes : c'est ce que nous allons voir dans cet article.