Il n'est pas question ici d'une leçon de morale ou de prôner l'exclusion du thon de l'alimentation, mais de vous faire réfléchir à l'impact de vos choix de consommation, aussi anodin soit-il (comme une simple boîte de thon). En l'occurrence, il s'agit ici de choisir la bonne marque de thon et, malheureusement, ce n'est pas celle qui est la plus vendue en France...
Crédit image : Greenpeace - L'histoire de Petit Navire et la pêche au thon
Mon ami Pascal m'a fait découvrir un documentaire : "Les requins de la colère". Un reportage édifiant sur le trafic de requin, ce carnage étant couvert par la pêche au thon. Tout le monde s'était scandalisé en découvrant le shark finning (= pêche aux ailerons), les pauvres bêtes étant amputées de leur aileron avant d'être relâchées vivantes pour une lente et horrible agonie. Tout le monde se scandalise encore de la consommation de ces mêmes ailerons, mais qui se soucie de la pêche au thon qui alimente pourtant cette même consommation ?
La problématique : les captures "accidentelles"
Selon le mode de pêche utilisé pour capturer le thon, d'autres espèces sont pêchées. C'est notamment le cas pour la pêche à la palangre où, pour 1 thon pêché, il y a 1 requin de pêché aussi. C'est ce que l'on appelle les "prises accessoires".
En utilisant la palangre comme moyen de pêche au thon, les bateaux vont prendre autant de requin que de thon. Ces requins sont considérés comme captures accidentelles : on veut pêcher du thon mais ... oups... on attrape autant de requins, zut alors... La pêche au thon devient alors un écran de fumée au trafic d'ailerons et à la pêche au requin, des espèces de requin en voie de disparition ou étant protégées se faisant capturer aussi.
Les entreprises agro-alimentaires fabriquant les conserves de thon achètent leur matière première non pas directement aux pêcheurs, mais à de gros intermédiaires. Certains de ces intermédiaires sont spécialisés dans la pêche au requin. Ils utilisent la pêche à la palangre : ils capturent autant de thon que de requin, ces derniers ayant beaucoup plus de valeur commerciale que le thon. Sous couvert de fournir du thon aux filiales de l'agroalimentaire (que vous retrouverez dans vos boîtes ou plats de Petit Navire, Saupiquet, Connétable etc.), la pêche au requin se poursuit sous couvert de prises accessoires, la belle affaire !
L'impact environnemental de la sur-pêche du requin
Comment choisir sa boîte de thon ?
Greenpeace avait fait en 2014 un tableau récapitulatif des notes données aux marques pour leur engagement vis-à-vis d'une pêche moins néfaste du thon. Je vous laisse cliquer sur les liens en bas de la photo :
Crédit photo : Greenpeace - Que cache votre boîte de thon ? Voir l'article de Greenpeace sur la pêche DCP.
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Quels produits de la mer consommer ?
Plus largement, la consommation des produits de la mer devrait privilégier les poissons du bas de la chaîne alimentaire pour éviter un déséquilibre de celle-ci. On évite donc de manger les grands poissons carnassiers (ex : thon, espadon, cabillaud...) - mais aussi les espèces menacées hein (;
Les poissons du bas de la chaîne alimentaire sont à renouvellement rapide et sont donc moins pollués en toxiques que ceux du haut de la chaîne alimentaire (qui ont concentré dans leur chair tous les polluants). Ainsi, en faisant le bon choix, vous nuirez moins à votre santé et à l'environnement.
Vous pouvez consulter 2 documents de Greenpeace afin de mieux choisir votre consommation de poissons :
- le guide des espèces vendues en supermarchés issues principalement d'une pêche non durable
- le guide conso-citoyen : les espèces profondes
Les boîtes de thon, mais pas que...
Encore actuellement, on retrouve des requins sur les étalages des poissonneries, mais aussi dans des produits transformés comme les sac à mains ou les compléments alimentaires. C'est déplorable, mais c'est la réalité. Reste au consommateur d'être vigilant sur ses achats.
Il est navrant que l'acte d'achat devienne un parcours du combattant pour faire les bons choix, tant en terme de santé que d'environnement. Acheter une simple boîte de thon ou un complément alimentaire peut nous fait devenir complice d'un système que l'on dénonce par ailleurs. Ici, c'est le cas pour le thon, mais plus largement, on peut se demander par quelle filière se fournir en produits de la mer : élevage ou pêche ? Je vous laisse commenter sur ce dernier point...
Il est navrant que l'acte d'achat devienne un parcours du combattant pour faire les bons choix, tant en terme de santé que d'environnement. Acheter une simple boîte de thon ou un complément alimentaire peut nous fait devenir complice d'un système que l'on dénonce par ailleurs. Ici, c'est le cas pour le thon, mais plus largement, on peut se demander par quelle filière se fournir en produits de la mer : élevage ou pêche ? Je vous laisse commenter sur ce dernier point...
depuis ce jour adieu petit navire !!!!!
RépondreSupprimer(: ça fera aussi plaisir à Pascal
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